On ne sait pas ce que peut le corps
Cette phrase accompagne Béatrice Viard depuis presque toujours. Elle la comprenait, comme une promesse, comme si elle disait qu’il nous réservait des surprises, le corps, comme si elle avait l’intuition déjà, bien avant de rencontrer le yoga, qu’il avait une sagesse, des ressources inexplorées et inexploitées. Spinoza postule que "nul ne pourra comprendre l’Esprit humain [...] s’il ne connaît d’abord la nature de notre Corps". Et comme dira Nietzsche, on s’étonne devant la conscience, mais, "ce qui est surprenant, c’est bien plutôt le corps...".
Le génie du yoga est de ne pas brûler les étapes. Il nous prend par la main et nous conduit à notre tapis. Là, il nous pose, nous stabilise, nous oriente et nous réassure en nous-même. Il nous détend et nous déplie. Alors, le souffle en nous trouve peu à peu ses voies et vient accomplir la posture.
Ce livre parle du réel de nos corps d’hommes, de son épaisseur et de sa profondeur, à la fois palpable et impalpable, tissé d’ombre et de lumière, d’apprentissages et d’héritages, de mots et de silences.
Il parle du sens de la vie humaine que le texte du Yoga sûtra nomme kaivalya, liberté. Liberté pour l’identité profonde et inconditionnelle de la personne de se manifester, de faire signe au-dehors.
Béatrice Viard a une maîtrise de philosophie et est formatrice à l’Institut Français de Yoga, membre du collège des formateurs, directrice des Cahiers de Présence d’Esprit, fondatrice de la Maison d’Amis.
Le livre est accompagné d’un cd de Marie-Hélène Roinat et intitulé "Le goût de la posture".